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Les démocrates sont légion. Il n´y a que cela. Lisez les professions de foi politiques et vous n´y verrez
jamais une personne se déclarant opposée a` la démocratie ou e^tre partisane d´un régime politique
différent comme la monarchie absolue, la dictature fasciste ou autre autoritarisme. Pourquoi insistent-ils
donc tant a` faire savoir qu´ils en sont, dans un monde ou` personne ne prétend ne pas l´e^tre ?
Qu´insinuent-ils donc ces démocrates apparemment futilement vantards ?


Il doit y avoir une intention idéologique occulte ou inconsciente pour qu´ils se présentent devant les
électeurs par une appellation qu´ils se gardent de définir explicitement, sinon en négatif par opposition
aux autres régimes politiques cités précédemment. Pour eux, sans doute, l´étymologie grecque parle
d´elle-me^me. Ce qui ne manque pas d´intére^t lorsqu´on sait qu´en Attique, la` ou` la démocratie fut
inventée, 80 % de la population ne faisait pas partie du peuple. Ce n´étaient que des esclaves, des
femmes et des méte`ques. La liberté d´expression n´existait que pour ce reste de 20 % appelé citoyen et
formait le "demos", de me^me pour la liberté et les droits de l´homme de l´époque. Est-ce donc cela leur
mode`le de démocratie dont ils se vantent e^tre partisans ?

Ces démocrates modernes penseraient donc dans leur for intérieur qu´il doit en e^tre toujours ainsi, pour
ceux qui se sentent ou sont privilégiés par le régime politique démocratique. Et d´obtenir a` travers des
élections les gouvernants ad hoc qui sauront maintenir les privile`ges de se sentir des démocrates car
exerçant le pouvoir a` travers ces représentants. Bien su^r, maintenant l´exclusion n´est plus une question
de discrimination explicite de la population, mais de l´usage efficace des outils démocratiques modernes,
comme les idéologies manipulatrices, de la liberté d´expression sélective, d´une multitude de partis
démocratiques, de leurs financements et des embu^ches légales de toutes sortes. Ces instruments
permettent de mettre au pouvoir essentiellement des démocrates ad hoc, choisis par les partis et
présentés au bon peuple manipulé pour qu´il choisisse parmi eux les démocrates officiels et de
l´opposition, aux officiels naturellement, pas a` la démocratie.

Dans les deux cas, antique ou moderne, le mode de production, esclavagiste ou capitaliste, est toujours
un mode d´exploitation du travail humain au profit d´une classe sélecte de démocrates : ceux qui exercent
le pouvoir (au nom) du peuple et qui, on les comprend, trouvent enviable la démocratie qui permet de
s´auto-perpétuer par l´alternance dite démocratique bien huilée apre`s plus d´une centaine d´années de
bavures et de révoltes sanglantes de non-démocrates qui ne savent pas comment heureux ils sont de
vivre en démocratie, qu´ils acceptent pourtant.

Les démocrates induisent donc dans l´esprit des électeurs l´idée qu´ils vivent déja` en démocratie et qu´il
ne faut donc rien changer de ses formes apparentes actuelles sous peine de perdre ce grand privile`ge.
Et comme les formes de notre démocratie sont celles qui permettent le pouvoir de la classe bourgeoise
sur le reste du peuple, c´est une manie`re de les forcer a` penser que le capitalisme et la démocratie,
c´est la me^me chose. Comme d´ailleurs était la me^me chose démocratie antique et l´esclavagisme,
puisque ces démocrates modernes se complaisent a` dire que la démocratie date de cette époque, sous
d´autres formes, mais avec le me^me fond d´exclusion de ceux qui n´ont pas la liberté d´en profiter.

Qu´ont-ils donc de si particulier ceux qui se disent démocrates, a` tout propos, pour toute pensée politique
et qui les distinguerait des autres ? Il suffit de connaître la pensée politique de ces autres. De qui ? De
ceux qui n´éprouvent pas le besoin d´insister sur l´évidence, pour vivre justement en démocratie qu´ils
osent qualifier, eux, de bourgeoise. Qu´ils ne trouvent justement pas assez démocratique et qui luttent pour
un monde meilleur dans lequel le peuple pourra librement vivre en paix et avoir la garantie de pouvoir se
nourrir, s´abriter, s´éduquer, se soigner et se divertir dans la justice sociale et en accord avec le niveau de
développement et ressources de leur société.

La réponse est simple ! C´est pour se donner bonne conscience devant la société capitaliste actuelle
qu´ils jugent a` juste titre injuste, mais dont ils veulent assurer la pérennité en maintenant la propriété
privée des moyens de production, en raison de leur égoi"sme refoulé. Car c´est justement cette injustice
qui leur permet d´e^tre parmi les privilégiés. Alors ils ne se disent pas partisans du capitalisme, mais
partisans du démocratisme en feignant de croire que démocratisme et capitalisme sont la me^me chose.
Car le mot en soi est bien plus sympathique que capitalisme.

La substitution euphémistique a une base objective. On entend généralement par "démocrate" le partisan
d´un syste`me de gouvernance que l´on désigne par "démocratie" et non celui qui gouverne. Ce régime
politique dont tout le monde accepte la signification étymologique a pris naissance sous sa forme
moderne avec l´apparition de la dominance du mode de production capitaliste au cours du XVIIIe sie`cle
et la prise conséquente du pouvoir politique par la bourgeoisie.

Cette signification du mot démocrate est devenue étymologiquement fausse et trompeuse au fur et a`
mesure que la bourgeoisie cessa de représenter légitimement les intére^ts du peuple tout entier comme
c´était le cas sous l´ancien régime. Elle ne sert les intére^ts que de ceux qui conside`rent en e^tre les
bénéficiaires au point de croire qu´ils exercent effectivement le pouvoir et sont donc des démocrates. Car
c´est bien ce que signifie le mot démocrate : Celui qui exerce le pouvoir du peuple (au nom du peuple)
sans la précision Lincolnienne du "pour le peuple."


Le démocratisme ou la démocratie est un régime politique et n´est pas un mode de production. Il y a une
volonté consciente des démocrates de confondre ces deux catégories parfaitement distinctes. De
confondre le politique et l´économique afin de rester au niveau politique et maintenir le mode de
production capitaliste en crise. Il existe depuis 1917 des démocraties socialistes ou populaires, comme
Cuba, la Chine, le Vietnam, la RPDC? qui ne sont pas des démocraties bourgeoises.

Aristocrate, bureaucrate, technocrate, ploutocrate, gérontocrate, théocrate, phallocrate? c´est clair que le
suffixe "crate" imprime un sens péjoratif, confirmé par le caracte`re dépréciatif qu´inspirent ces quelques
mots de la liste desquels, curieusement, Wikipédia exclu "démocrate", pourtant de loin le plus utilisé, mais
peut-e^tre parce qu´il n´est pas encore suffisamment déprécié. De se trouver en telle compagnie devrait
e^tre désolant et troublant pour ceux qui insistent a` se présenter comme démocrates, mais tre`s
satisfaisant pour les autres : les démocratistes.

Les démocrates ne sont que ceux qui exercent effectivement le pouvoir (au nom) du peuple. L´aristocrate
est bien le membre de la classe des nobles (aristocratie) qui exercent effectivement le pouvoir, et non le
partisan de la royauté. De me^me, le bureaucrate est bien celui qui de son bureau exerce un pouvoir et
non celui qui est partisan de la bureaucratie. Et ainsi de suite?

Il est évident que l´aspect péjoratif du suffixe provient de sa signification "pouvoir" qui a toujours été
méprisé ostensiblement ou en sourdine par le peuple qui le subit. Cette terminaison ne peut en aucun cas
signifier "e^tre partisan de", il n´y a d´ailleurs aucun autre exemple avec cette signification d´acceptation
ou d´adhésion.

Les démocrates méritent plus que jamais cette auto-qualification péjorative. S´ils sont des véritables
partisans du "pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple", alors ils doivent se nommer
démocratistes, en conformité avec la définition de Lincoln. Le terme démocrate restant réservé pour
nommer ceux qui exercent effectivement le pouvoir au nom du peuple, mais pour le peuple en son entier
et non pour eux exclusivement.

Les démocrates ont le but inavoué, conscient ou non, de mieux justifier l´indéfendable, c´est-a`-dire la
pérennité de l´exploitation de l´homme par l´homme, en critiquant le capitalisme pour l´améliorer, mais en
rejetant tout autre solution a` sa crise qui rele`verait de son dépassement dialectique tel que prévu par
l´analyse marxiste de l´Histoire (matérialisme historique). Ils ne défendent plus le capitalisme ; ils
défendent la démocratie, c´est-a`-dire par insinuation : le capitalisme.

Pour ces "petits-bourgeois" démocrates la tentation est irrésistible de rechercher des solutions a` la crise
du capitalisme sans remettre en cause celui-ci car cela ferait d´eux des marxistes. Quelle horreur !
Comment dépasser le capitalisme sans e^tre révolutionnaire ? Voila` le grand dilemme des démocrates
qui ne font depuis quelques temps que proposer des "améliorations" sans jamais évoquer la question
cruciale de la propriété des grands moyens de production de distribution et de financement. Celle-ci
devrait passer dans les mains de la nation pour que la démocratie qu´ils revendiquent ait aussi le pouvoir
économique, le véritable pouvoir.

Comme si le mode de production capitaliste était pérenne, que la Révolution socialiste ne pouvait se
produire, et que le matérialisme historique qui la prévoit en réponse dialectique aux contradictions avait
été réfuté. Par qui ? Oú ? Et quand ?

Un "démocratiste" milite pour le remplacement révolutionnaire du capitalisme comme mode de
production dominant. Il est partisan de la seule et véritable démocratie, celle du pouvoir du peuple, pour le
peuple et par le peuple, celle qui permettra dans ce sie`cle d´installer le socialisme dans les puissances
occidentales, le socialisme du XXIe.

Cette démocratie véritable ne pourra e^tre vue que comme une dictature du prolétariat de la me^me
manie`re que la démocratie bourgeoise n´est en fait que la dictature de la bourgeoisie, au sens des
catégories marxistes : dictature et classes sociales. Dictature du prolétariat ne signifie pas élimination de
la bourgeoisie, elle signifie le symétrique de la dictature de la bourgeoisie, c´est-a`-dire que ce sera le
prolétariat qui dirigera l´économie dans les faits. De toute façon cette classe haute bourgeoise se réduit
de plus en plus en nombre d´individus au fur et a` mesure que sa part relative du capital privé croît.

La démocratie n´est pas contradictoire avec la dictature d´une classe sur une autre, car c´est la dictature
démocratique d´une classe en opposition au totalitarisme de cette classe, qui sous le mode de
production capitaliste est le fascisme et sous le mode socialiste a été le stalinisme. La différence est que
la classe des prolétaires est bien plus nombreuse que la bourgeoise.

Il est significatif qu´au cours du sie`cle passé et me^me celui-ci, des dictatures bourgeoises fascistes et
non démocratiques aient apparu lorsque la bourgeoisie perdait partiellement le pouvoir politique au cours
d´élections parfaitement démocratiques. Et que des mouvements fascistes apparaissent en Equateur,
Bolivie, Nicaragua, Venezuela, la` ou` justement des peuples reprennent en main leurs ressources et une
bonne part du capital étranger? en toute démocratie bourgeoise quoi qu´en disent ces mouvements
violents.

Le démocrate ne serait-t-il que peu démocratiste et deviendrait facilement fasciste de`s que ses
privile`ges sont en danger ?

Le suffixe grec "crate" signifie pouvoir comme nos démocrates ne le savent que trop bien. Car ils l´aiment
bien le pouvoir, le leur a` ne pas en douter, mais certainement pas celui des prolétaires, c´est-a`-dire de
ceux qui ne posse`dent pour toute richesse que leurs enfants (proliférer), et qui forment pourtant l´immense
majorité et sont donc le peuple. Celui-ci se distingue de l´élite possédante (bourgeoise) qui gouverne
pour elle-me^me dans nos démocraties que l´on qualifiera de bourgeoises, mais que les bourgeois ne
qualifieront jamais : c´est leur démocratie a` eux, et il serait vraiment dangereux de laisser croire au
peuple qu´une démocratie pourrait e^tre autre que bourgeoise en la qualifiant comme telle.

Je précise de suite, pour les bourgeois en recherche permanente de réfutations par des "raisonnements"
en boucle sur l´Histoire décrite et analysée par eux-me^mes, que l´on entend par richesse les moyens qui
permettent de s´enrichir. De s´enrichir encore et encore plus par l´appropriation du travail des autres
grâce a` un capital initial, que celui-ci ait été obtenu par héritage, par le vol ou le pillage et jamais plus par
sa propre force de travail.

Pour les démocrates, les catégories marxistes ne valent rien, puisqu´elles sont marxistes et servent a`
expliquer rationnellement les contradictions antagonistes de classes et dont ils ne veulent pas entendre
parler. Ils feront n´importent quelles circonvolutions rhétoriques pour éviter d´utiliser pertinemment les
définitions marxistes afin de mieux en dévoyer leurs sens. "On sait ce que cela a donné", diront-ils en
choeur dans le meilleur des cas a` ceux qui osent blasphémer. Et dans les autres, de vous jeter a` la face
du Pol Pot, du 100 000 000 de morts, du goulag et autres affirmations plus idiotes que tautologiques. Les
démocrates ont des raisonnements implacables et n´usent jamais de la langue de bois. Ils usent et
abusent des clichés imposés par centaines d´années de propagandes anticommunistes, qui ne sont en
fait que de la rhétorique trompeuse acceptée comme joker justifiant l´égoi"sme refoulé de gens qui se
sentent privilégiés sous le capitalisme occidental.

La pensée marxiste motivée par une éthique, celle de la justice sociale, est le véritable semeur de
conscience qu´ils redoutent, comme le Vatican qui y voit a` juste titre une conception globale du monde
concurrente de la sienne, tre`s sérieuse, scientifique, bâtie sur la connaissance accumulée et non sur
l´ignorance crasse.

Les démocrates (ceux qui se targuent d´en e^tre) sont donc des petits-bourgeois qui ne pensent que pour
la pérennité du capitalisme dont ils essaient a` coups de rhétoriques hypocrites de substituer l´appellation
a` celle de "démocratie", mais sans le dire explicitement afin qu´elle paraisse naturelle, comme venant de
soi. Encore quelques années, quelques guerres "pour la démocratie" et la substitution sera entrée dans
les esprits, sanctifiée en quelque sorte, et ceux qui s´y opposeront seront des blasphémateurs, des
révisionnistes, voire des négationnistes puis des "suppôts des terroristes" qu´il faudra enfermer dans des
goulags, pardon, des Guantanamos?

De`s lors, quiconque propose la nationalisation des grands moyens de production, de financement et de
distribution comme solution a` la crise, ne peut e^tre un démocrate car minant le principe du capitalisme,
c´est-a`-dire de la démocratie (bourgeoise cela va de soi).


Pourvu que cela dure ! Voila` leur doctrine en mal de conscience ; c´est ce qui ressort en lisant leurs
tentatives vaines de s´en donner une bonne, tant ils font preuve d´un antimarxisme patent en évitant
ostensiblement de s´y référer, mais, au mieux inconsciemment, pour sauver le capitalisme d´un
effondrement bien réel qui ne peut qu´aboutir a` son maintien par un syste`me de gouvernement fasciste
occidental sur le reste du monde, par la guerre impériale occidentale dirigée par les Etats-Unis.

"Socialisme ou barbarie", disait déja` Rosa Luxemburg. Puisque assassinée par la bourgeoisie de son
époque apre`s la premie`re guerre impérialiste capitaliste bourgeoise, elle n´a pas connu la barbarie
qu´elle pronostiqua et qui ne fut rien d´autre que le fascisme qui s?ensuivit et qui visait, impulsé par la haute
bourgeoisie française et anglo-saxonne, le socialisme naissant et dur a` cuire en URSS qui venait de
résister a` la guerre civile. Le fascisme occidental s´installait pour éviter la solution socialiste des
Spartakistes a` la premie`re grande crise capitaliste et pour renverser l´URSS. Ce que comprirent Staline
et les communistes de l´internationale qui s´aligne`rent sur Staline pour la survie de l´URSS?

Le fascisme est un syste`me de gouvernement capitaliste, comme nos démocrates oublient
systématiquement de le préciser. Ils préfe`rent l´appeler syste`me totalitaire pour y englober dans
l´opprobre le socialisme qui pour eux ne peut qu´e^tre totalitaire par nature, pas comme le capitalisme.



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